Contrat santé | pourquoi vos cotisations santé risquent d’augmenter brutalement en 2024 ?
Attendez vous à voir le coût de votre complémentaire santé augmenter dès 2024, de l’ordre de +8 à +12 %.
Cette hausse des cotisations s’explique doublement :
Les prestations versées par les organismes aux assurés ont augmenté de 4 % sur le premier semestre 2023 ;
Et le désengagement de la Sécurité sociale en matière de remboursement, souhaité par l’État, qui alourdit les dépenses des complémentaires : la part prise en charge par la Sécu diminue, tandis que celle payée par les mutuelle augmente.
Malgré le fait que l’exécutif soit en partie responsable de cette forte augmentation des cotisations, il ne semble pas cautionner une augmentation aussi brutale. Focus.
Les complémentaires santé face à une forte augmentation de leurs dépenses
Les organismes de complémentaire santé (mutuelle, institution de prévoyance et assurance), vont devoir assumer 1,5 milliard d’euro de dépenses supplémentaires :
L’Assurance maladie s’est en partie désengagée sur le remboursement des soins dentaires, et a opéré un transfert de charge vers les complémentaires santé de l’ordre de 500 millions d’euros en année pleine. En clair, la Sécurité sociale a augmenté la part qu’elle ne prend pas en charge sur les soins buccos dentaires. Si vous possédez une complémentaire santé, la différence est prise en charge par celle dernière. À l’inverse, si vous n’êtes pas couvert par une mutuelle, vous devrez payer la différence de votre poche.
La revalorisation tarifaire des professionnels médicaux et paramédicaux va avoir des impacts sur leurs comptes : pour rappel, depuis le 1er novembre, le coût des consultation chez les médecins (généralistes et spécialistes conventionnés par l’Assurance maladie) a été revalorisé de 1,50 € ;
Le maintien à un niveau élevé des dépenses liées au 100 % Santé, qui met fortement à contribution les complémentaires santé, notamment en dentaire ;
La croissance régulière des dépenses de santé, et donc des dépenses prises en charge par les organismes ;
Et les décisions ou accord à venir, « notamment dans le cadre de la renégociation de la convention médicale et des tarifs nationaux journaliers de prestation à l’hôpital pour faire face aux besoins de financement de notre système de santé ».
Mutuelle : une hausse des cotisations qui pourra aller de +8 à +12 %
D’après une étude réalisée par le cabinet Addactis, la hausse des cotisations santé pourrait aller de +8 % à +12 , dès le 1er janvier 2024 :
- De +9 à +11 % pour les complémentaires santé individuelles ;
- Et de +8 % à +12,5 % pour les contrats collectifs, c’est-à-dire les contrats souscrits par les employeurs au profit de leurs salariés. Les cotisations sont alors prises en charge à 50 % par l’employeur, à minima.
Aurélien Rousseau préconise une augmentation de +4 à +5 %
Dans un entretien accordé à France 3, le ministre de la Santé Aurélie Rousseau a indiqué que cette hausse n’était « pas tenable ».
Je le dis – et je les verrai dans quelques jours – aux mutuelles. Elles ne peuvent pas aujourd’hui faire des patients la variable d’ajustement de leur modèle économique.
Aurélien Rousseau
Selon lui, « avec l’inflation, avec une partie des charges qu’on leur a demandé de prendre à charge, une augmentation de 4 à 5 % serait logique, 8 % ça n’a pas de sens, 10 % à fortiori ».
Mais qu’en pensent les principaux concernés ? Le directeur général d’AG2R La Mondiale explique quant à lui « qu’il n’y a pas d’argent magique. Si les dépenses de santé augmentent et l’État transfère la charge aux complémentaires, les cotisations des Français augmenteront mécaniquement ».
Il y a quelques semaines, les trois fédérations de complémentaires santé (France Assureurs, la Mutualité Française, et le CTIP) appelaient à la vigilance et alertaient « sur la réalité de la hausse des coûts liés à notre système de santé, et son impact inévitable sur les cotisations de tous les assurés dès 2024 ».
Le CTIP rappelait notamment que les institutions de prévoyance ne sont pas autorisées à être déficitaire… or pour faire face aux nouvelles dépenses, un ajustement des cotisations s’avère nécessaire.
Gouvernement et complémentaires santé arriveront ils à tomber d’accord, tout en maintenant l’équilibre budgétaire des organismes ? Affaire à suivre.
PREVISSMA PUBLIÉ LE : 06|12|2023 par Amélie