L’assurance vie malgré, sa réglementation en perpétuelle évolution, reste le placement préféré des Français.
« Lors d’un colloque tenu ce jeudi 2 octobre, Karine Berger a estimé que «tant qu’il y [aurait] une fiscalité aussi ultra avantageuse sur l’assurance vie, on ne trouvera pas d’épargnant pour investir sur des placements risqués», tandis que pour Christian Eckert, «les évolutions sur l’assurance vie sont à mi-chemin».
Même si elle a été épargnée dans le projet de loi de finances (PLF) 2015, l’assurance vie reste toujours dans le collimateur des pouvoirs publics.
Lors d’un colloque organisé, ce jeudi 2 octobre, par l’association PME Finance, Christian Eckert, secrétaire d’Etat au Budget, a indiqué que «les évolutions sur l’assurance vie sont à mi-chemin». Se défendant d’être hostile à l’euro-croissance, il s’est dit «désireux que les nouveaux contrats d’assurance vie soient davantage promus». Il a ainsi constaté et regretté la «lenteur de la mise en œuvre de ces dispositifs» au plan réglementaire, faisant allusion au vote, fin 2013, de la réforme de l’assurance vie, alors que les décrets sont seulement parus en septembre 2014. «L’outil administratif doit pouvoir être plus réactif», a-t-il poursuivi.
Karine Berger fustige la fiscalité ultra-avantageuse de l’assurance vie
Karine Berger, députée socialiste et co-auteur du rapport sur le fléchage de l’épargne longue publié en avril 2013, a de son côté souligné une évolution «un peu timide de l’assurance vie pour prendre plus de risque». Et de marteler : « Tant qu’il y aura une fiscalité aussi ultra avantageuse sur l’assurance vie, on ne trouvera pas d’épargnant pour investir sur des placements risqués. »
Pourtant, les nouveaux contrats d’assurance vie vont dans le bon sens, comme l’a expliqué Bernard Spitz, président de FFSA : «Nous savons que les Français ont une aversion au risque. Aujourd’hui, l’idée de l’euro-croissance est de trouver une alternative, une voie médiane», entre le placement risqué et le placement sécurisés des fonds en euros, a-t-il défendu, ajoutant que «toute la pédagogie auprès des ménages qui sera faite autour de l’euro-croissance aura des conséquences sur l’allocation globale vers des placements plus risqués». Il a précisé que les premiers contrats vie-génération venaient de sortir et que les premiers euro-croissance verront le jour «avant janvier 2015».
Les piètres débuts du PEA-PME
En attendant, les fonds en euros de l’assurance vie sont clairement dans le collimateur des pouvoirs publics.
Leur reproche ? Sa sécurité en termes de rendement et son attractivité fiscale semblent freiner toute tentative de création de dispositif de placements vers des actifs plus risqués. Ainsi, les piètres débuts du PEA-PME, lancé en mars 2014 (à peine 80 000 plans ouverts pour 300 à 350 M€ en 7 mois), montre qu’il y a peu d’appétence au risque : «En France, on est conditionné mentalement par l’assurance vie», s’est exclamé Thierry Lepercq, président du groupe PEA-PME de PME Finance.
Le colloque a été l’occasion d’apporter de nouvelles idées pour encourager le financement des PME, à l’instar de Paul-Henri de la Porte du Theil, président de l’association française de gestion financière (AFG), qui suggère par exemple de rendre obligatoire dans un contrat d’assurance vie multisupports une offre de fonds PME. »
NDR : En dehors des pressions à venir de la part du gouvernement, il est clair que l’allocation d’actifs d’un contrat assurance vie doit être plus diversifiée que par le passé et ne plus contenir uniquement du fonds euro.
L ARGUS DE L ASSURANCE Publié le 02 octobre 2014, à 13h 16