Nouveaux tarifs des consultations médicales : consultation simple, complexe ou très complexe : le point …
Ces nouveaux tarifs ont été publiés au Journal officiel, mardi 12 septembre. Quelles consultations sont concernées par ces majorations ? Pourquoi les prix de ces consultations augmentent-ils, et comment seront-elles remboursées ? Franceinfo répond à trois questions sur ces nouveaux tarifs.
Quelles sont les consultations concernées ?
Les consultations « complexes« , facturées 46 euros, sont définies comme des visites chez le médecin pour « des pathologies complexes ou instables », ou des « situations cliniques particulières impliquant un fort enjeu de santé publique », explique le Journal officiel. Il s’agit notamment de la prise en charge des enfants de 3 à 12 ans en risque avéré d’obésité, ou du suivi spécifique d’un nouveau-né entre la sortie de la maternité et le 28e jour de vie. La prise en charge d’une jeune fille de 15 à 18 ans pour une consultation de contraception et de prévention des maladies sexuellement transmissibles, est également considérée comme « complexe ».
Certaines de ces visites « complexes » connaîtront en outre une majoration de 16 euros : ce sera le cas pour la prise en charge d’un couple stérile, de l’asthme, d’un trouble du comportement alimentaire ou encore d’une pathologie oculaire grave.
Un autre tarif fait son apparition : il s’agit de la consultation « très complexe« , facturée 60 euros. « Ce sont des consultations longues et pénibles à annoncer », explique le docteur Jean-Paul Hamon, médecin généraliste et président de la Fédération des médecins de France. Sont concernées, par exemple, les visites pour la préparation de greffes rénales, « les consultations d’annonce de cancer » ou les rendez-vous pour les malformations fœtales, précise le médecin. Selon le Journal officiel, ces consultations « complexes » et « très complexes » ne se cumulent pas. Elles ne s’appliquent pas non plus aux patients hospitalisés.
Les consultations « longues », enfin, seront revalorisées de 56 à 70 euros. Ces visites concernent surtout les patients souffrant de maladies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer ou la maladie de Parkinson. Il s’agit de consultations relativement rares : elles seront limitées à trois par an et par patient.
Comment ces nouveaux tarifs seront-ils remboursés ?
La revalorisation de certaines consultations n’aura pas d’impact sur les patients qui ont une mutuelle ou bénéficient de la CMU complémentaire. « C’est l’Assurance-maladie qui remboursera toutes ces consultations avec les régimes complémentaires », a assuré le docteur Claude Leicher, président du syndicat MG France, au micro de RTL. Les niveaux de prise en charge de ces visites ne changeront donc pas : l’Assurance-maladie remboursera toujours ces visites à hauteur de 70%, voire intégralement pour les affections de longue durée.
Ces nouveaux tarifs, ainsi que le passage récent à une consultation médicale à 25 euros, devraient coûter près de 870 millions d’euros à la Sécurité sociale, selon L’Express. Ils coûteront également 180 millions d’euros aux organismes complémentaires santé, rapporte L’Argus de l’assurance.
Pourquoi les tarifs augmentent-ils ?
Ces revalorisations des consultations interviennent un peu plus d’un an après la signature de la nouvelle convention médicale, entre plusieurs syndicats de médecins et l’Assurance-maladie. Comme le précise le site de la Mutualité française, ce texte a entériné la création de nouveaux tarifs pour les consultations médicales « complexes » et « très complexes », ainsi que la visite chez le médecin à 25 euros.
Cette augmentation était souhaitée par le précédent gouvernement, rapporte L’Express. « J’ai déjà eu l’occasion de le dire : cette convention débouchera sur une revalorisation tarifaire, dont il reste à définir le cadre », avait assuré la ministre de la Santé, Marisol Touraine, en janvier 2016, rapporte Pourquoi Docteur.
« On ne fait que proportionner la rémunération au temps de travail et au service rendu au patient, ce qui paraît relativement logique dans une rémunération à l’acte », a défendu le docteur Claude Leicher, jeudi sur RTL. « Ce n’est que justice rendue au médecin mais aussi au patient, qui n’aura pas de difficultés à prendre du temps avec le médecin pour qu’il soit bien au courant de sa pathologie et des possibilités thérapeutiques. »
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